BERNIER KÜHL SS26 – COPENHAGEN FASHION WEEK
- Camz

- Aug 13
- 3 min read
Une installation vivante
Pour cette Fashion Week de Copenhague, Berner Kuhl invite les invités à entrer dans une narration vivante d’espace, de forme et d’expression personnelle. Intitulée Inhabited Spaces, la présentation SS26 n’est pas un défilé classique. Il s’agit d’une exposition hybride se déroulant à la Brigade Gallery, où mode, mobilier et design fonctionnel se confondent pour créer une expérience immersive. Si vous vous attendiez à un simple catwalk, vous auriez été légèrement déconcerté. Mais pour ceux prêts à repenser la notion de « portabilité de l’espace », c’était silencieusement brillant.

La question centrale
Au cœur de la collection se cache une question apparemment simple : que signifie habiter un espace ? Des intérieurs privés qui façonnent notre vie intérieure aux vêtements qui nous accompagnent dans le monde, SS26 explore comment l’identité se construit à travers les environnements physiques et émotionnels que nous créons autour de nous. Une mode introspective qui n’impose rien, mais observe.

Mouvement et interaction
Éloigné des théâtralités classiques du défilé, les modèles évoluaient au sein d’une installation vivante et changeante. Ils interagissaient avec des pièces de mobilier et des objets personnels sélectionnés par Frederik Berner Kühl, véritables prolongements subtils du soi. Chaque pièce semblait familière mais raffinée, fonctionnelle mais expressive.

Voir un modèle s’asseoir délicatement sur une chaise minimaliste ou poser sa main sur une table polie revenait à observer un rituel privé, élevé à l’art, sans la moindre pose Instagram gênante.
L’architecture des vêtements
Les vêtements reflétaient cette conscience de l’espace. Des silhouettes architecturales adoucies par le mouvement naturel, des tailleurs structurés associés à des matières tactiles inspirées de l’intérieur.
Des tissages denses en polyester et soie recyclés pour des manteaux et vestes de présence, tandis que le lin enduit et le mélange lin-laine crêpé évoquaient la fluidité élégante de rideaux drapés. La collection vivait de dualités : public et privé, utilitaire et émotionnel, porté et habité. Des vêtements conçus non seulement pour être vus, mais pour être vécus.

Des pièces qui parlent
Parmi les pièces phares : un polo classique en mérinos ultra-fin 16GG, pensé pour être porté au quotidien, et des chemises en laine très légère Super 120s, pouvant servir de pyjama luxueux à la maison ou d’élément raffiné pour une sortie nocturne.
Un tricot coton-soie présentait une structure Milano lourde inspirée d’un fin motif à carreaux, mais se réinventait aussi en côtes ultra-légères rappelant d’anciens sous-vêtements, un pont subtil entre confort domestique et sophistication sartoriale. On pouvait presque entendre ces vêtements chuchoter : « Oui, vous pouvez vous détendre… mais avec style. »
La philosophie
« Cette saison, il s’agit de reconnaître que le vêtement est plus qu’un simple ornement. C’est une interface entre le corps et le monde. Comme une maison, il porte l’empreinte de notre façon de vivre », explique Frederik Berner Kühl. Et Inhabited Spaces réussit cela à merveille. Le show rappelle que la mode n’a pas toujours besoin de crier pour marquer ; parfois, elle se contente d’exister, avec réflexion, autour de nous.
Entrez dans l’espace
Inhabited Spaces est à la fois une exposition et une invitation. Elle pousse les spectateurs à faire une pause, à considérer l’interaction entre soi, objet et lieu. Dans un monde où la plupart des défilés courent après le spectacle, Berner Kuhl ose observer la vie en silence : des vêtements comme prolongement du soi, du mobilier comme collaborateur, et une galerie comme le salon vivant de notre imagination collective.





















