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Louis Vuitton Homme FW25 : Pharrell redéfinit le costume sur le parvis de Beaubourg

  • Photo du rédacteur: Camz
    Camz
  • 3 juil.
  • 4 min de lecture

Paris en juin, premier jour de la Fashion Week homme et dernier défilé de la journée. Le parvis brut du Centre Pompidou se transforme en podium. Pharrell Williams, directeur artistique de Louis Vuitton Homme, y dévoile sa nouvelle collection automne-hiver 2025. Un défilé nocturne, monumental et parfaitement orchestré, où la rigueur du tailoring rencontre la nonchalance du streetwear. Une leçon de style délivrée dans le calme, mais avec l’assurance de ceux qui n’ont plus besoin de forcer pour qu’on les regarde. Un décor signé Bureau Betak.



@Bureaubetak



En première partie; costume signé Vuitton

Dès les premières silhouettes, le ton est donné : costume partout, mais costume autrement. Les vestes sont croisées, bien coupées, mais jamais rigides. Les épaules sont marquées sans être agressives. Et les pantalons, eux, flottent. Ils glissent autour du corps avec cette aisance d’un homme pressé, mais qui prend le temps de bien s’habiller.


La coupe est ample, presque oversize, mais maîtrisée. C’est là toute la force de cette collection : réussir à imposer une forme de discipline douce, où la structure ne sacrifie jamais le confort.


Seconde partie : l’automne selon Vuitton

Dans la seconde moitié du défilé, les silhouettes s’adoucissent, comme si l’homme Vuitton rentrait d’un long voyage et déposait enfin sa valise. Les coupes restent nettes mais le propos se fait plus enveloppant, plus automnal.


Les couleurs se réchauffent, passant du noir strict aux tons terreux, plus sensoriels. Le marron s’invite comme une évidence, décliné en camaïeux subtils, parfois presque chocolat.


Le taupe, discret mais sophistiqué, structure les manteaux longs et les ensembles monochromes, parfaits pour la mi-saison. Le look 37, notamment, avec son trench-coat ample à la teinte café clair, incarne à lui seul cette transition vers un luxe plus organique, plus feutré.


Les volumes restent souples, les tissus respirent, et l’ensemble suggère un homme en mouvement, prêt à affronter l’instabilité de l’entre-saison avec style imperméable au vent, mais jamais au bon goût.


Aperçu de nos looks favoris:

@Tagwalk


Une palette de couleur bien définit

Les couleurs, elles aussi, parlent doucement mais clairement. Noir profond, gris anthracite, brun terreux, bleu marine dense et, parfois, une touche de bordeaux pour électriser l’ensemble. À chaque passage, une variation subtile, comme un murmure de saison froide. Et au milieu de cette palette sombre, un signe distinctif émerge : la chemise bleu ciel. Elle revient comme un mantra. Presque chaque look l’intègre, comme pour affirmer que sous chaque veste Vuitton bat un cœur classique, presque romantique. Le bleu pastel tranche avec les tons sourds des costumes, rafraîchit, éclaire, structure. C’est un détail, mais un détail qui revient tellement souvent qu’il devient central.


Puis, dans la seconde partie du défilé, la palette s’ouvre doucement vers des tonalités plus chaleureuses, plus organiques. Le noir laisse place au marron, le gris glisse vers le taupe, et l’allure se détend sans jamais perdre de sa tenue. Ces silhouettes semblent pensées pour l’entre-saison : trench-coats amples, pantalons souples, textures plus mates, plus tactiles. Le look 37, avec son manteau brun clair à la coupe fluide, incarne à lui seul cette transition vers un vestiaire automnal qui réchauffe le tailoring sans jamais l’alourdir. On n’est plus dans l’hiver dur, on entre dans une élégance tempérée, enveloppante, prête à affronter un vent frais avec dignité et de très beaux mocassins.


Couleurs principales
Couleurs principales

Les accessoires sont la cerise sur le gâteau

Les accessoires n’ont rien d’ornemental. Ils prolongent le propos. Des mocassins vernis, portés avec des chaussettes hautes, deviennent les nouveaux totems du cool. Oubliée la sneaker omniprésente, ici le soulier prend sa revanche. Discret, poli, ancré. Les bonnets s’invitent sur les têtes bien coiffées, comme pour rappeler les origines street de Pharrell, tout en adoucissant les silhouettes les plus formelles.


Nos coups de coeur accessoires:

@Tagwalk



Des pièces colorées qu'on ajouterait bien à son dressing


Certaines silhouettes restent en tête longtemps après le dernier passage. Un long manteau bordeaux, flottant comme une cape, porté avec un short brun aux rayures écrues et une chemise bleu ciel elle aussi à rayures, impose une autorité calme.

Look 15
Look 15

Un costume rouge, monochrome, réveillé par un sac à motif, incarne l’homme urbain du futur: pragmatique, élégant, insaisissable.


Look 9
Look 9

Le premier look, un ensemble de costume navy blue, parfait jusque dans les coutures, taillé avec une ceinture noire à boucle dorée, classique mais indémodable.

Look 1
Look 1

Coup de coeur pour cet ensemble de costume rouge/bordeaux, parfaitement taillé. Porté avec une paire de moccasins assorties à la ceinture qui font tous deux un rappel au sac noir au motifs multiple.

Look  20
Look 20

Ce qui frappe, dans cette collection, c’est la constance. Pharrell construit un univers cohérent, répétitif dans le meilleur sens du terme. Le bleu ciel revient encore et encore, principalement sur les chemises, comme une signature. Les pantalons conservent leur volume parfois aérien, presque flottant, d’un look à l’autre. Le mocassin devient incontournable, comme une note finale qui lie toutes les silhouettes entre elles. Et surtout, aucune silhouette ne crie. Tout est feutré, calibré, précis. Le style ne se prouve pas, il s’impose en silence.


Conclusion :

Ce défilé PFW25 marque une étape importante dans l’évolution du vestiaire masculin selon Pharrell Williams. Il ne s’agit pas ici de tout révolutionner, mais de tout redéfinir avec subtilité. Le costume, longtemps symbole de conformité, devient ici l’outil d’une individualité tranquille. Il se porte légèrement large, souple, libre, mais toujours avec autorité. L’homme Vuitton ne cherche pas à séduire, il attire naturellement. Il ne revendique rien, mais on l’écoute. Il avance, sûr de lui, dans un tailoring de l’attitude.


Et au final, c’est peut-être ça, le vrai luxe : marcher vite, sans transpirer. Avoir l’air important, sans jamais hausser le ton.


Photos : @Tagwalk

 
 
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