top of page

RANRA SS26 — RHUBARB : Des vĂȘtements pour la fin de l’obscuritĂ©

  • Writer: Camz
    Camz
  • Aug 13
  • 3 min read

Il y a quelque chose d’inattendu, presque poĂ©tique, dans le fait de nommer une collection de mode masculine “rhubarbe”. Pas un bijou rare. Pas un oiseau exotique. Pas mĂȘme un petit village français introuvable sur la carte. Rhubarbe.


En Islande, c’est cette plante humble qui perce la terre encore froide pour annoncer : le printemps est lĂ . Pour les cofondateurs de RANRA, Arnar MĂĄr JĂłnsson et Luke Stevens, c’est aussi la mĂ©taphore parfaite pour des vĂȘtements qui s’installent dans votre vie : littĂ©ralement et Ă©motionnellement.


ree


Un nom qui pousse sur vous

Arnar le dit mieux que personne :

« La rhubarbe a toujours marquĂ© un dĂ©but pour moi
 La fin de l’obscuritĂ©, le premier signe que les choses repoussent. »

Dans un pays qui passe la moitiĂ© de l’annĂ©e dans l’ombre, la premiĂšre apparition de la rhubarbe est presque une fĂȘte nationale. Et dans cette collection, ce moment — la lente renaissance aprĂšs l’hiver — est cousu dans chaque ourlet.

Luke Stevens rĂ©sume aussi l’esprit :

« Il y a quelque chose de puissant Ă  prĂȘter attention Ă  ce qui est juste devant soi — ce qui est de saison, ce qui est rĂ©el. »

Cette phrase pourrait ĂȘtre le manifeste officieux de RANRA : des vĂȘtements qui ne crient pas, mais qui durent. Pas faits pour impressionner en un regard, mais pour devenir une partie de vous — comme cette veste qu’on garde depuis des annĂ©es et qui se souvient de chaque voyage, tache et averse.



Les matiĂšres : simples, mais avec des histoires

Pas de synthĂ©tiques brillants ici. PlutĂŽt mĂ©langes soie-lin, coton marin dĂ©lavĂ© par le soleil et toile brute — des tissus qui se bonifient Ă  mesure qu’on les vit.Oui, il y a de la coupe classique, mais Ă  la maniĂšre RANRA : plus ample, plus douce, qui vous invite Ă  faire corps avec votre environnement plutĂŽt qu’à le dominer. Ce ne sont pas des vĂȘtements pour “marquer la piĂšce”, mais pour s’y sentir bien.

Quelqu’un dans le public glisse : « C’est le genre de veste qui n’a pas peur d’un peu de boue », et il a raison.

Les piĂšces pour le mauvais temps (et pour vous)

Deux vestes en cuir retiennent l’attention : un rouge rhubarbe profond et un brun cafĂ© intense. Elles semblent attendre la prochaine tempĂȘte de l’Atlantique. ImpermĂ©ables, mais sans le dire trop fort. Du genre Ă  garder la forme de vos Ă©paules et les traces invisibles de chaque sortie, mĂȘme dix ans plus tard.



Les piĂšces en mouvement : pensĂ©es pour l’extĂ©rieur

Coton-lin ample et shorts en soie ripstop sont coupĂ©s larges pour attraper le vent, que ce soit au bord d’une falaise ou en revenant de la boulangerie.Et c’est ça, l’ADN de la collection : des vĂȘtements qui pensent au mouvement rĂ©el. Pas Ă  la pose figĂ©e, mais Ă  la marche sous une pluie fine, ou au geste de se pencher pour rĂ©parer une chaĂźne de vĂ©lo sans craindre l’usure aux genoux.



Les marques d’usure font partie du plan

Chez RANRA, Ă©paules blanchies par le soleil, chaussures passĂ©es par la pluie, coudes usĂ©s ne sont pas des dĂ©fauts : ce sont des preuves de vie. Ces vĂȘtements sont conçus pour Ă©voluer avec vous. Le soleil, la pluie, le sel de l’air : tout laisse une trace. Et au lieu de le cacher, la marque l’honore. Vous ne possĂ©dez pas ces piĂšces : vous collaborez avec elles.


ree

Un dĂ©filĂ© qui n’en est pas un

Pour leur premiĂšre prĂ©sentation physique, RANRA a jugĂ© le podium traditionnel
 trop traditionnel.À la place : un rituel collectif. Pas de ligne nette entre “mannequins” et “public”. PlutĂŽt un espace partagĂ©, oĂč tout le monde est Ă  la fois spectateur et participant.


ree

Le rituel du bouillon

Et puis vient la surprise : le bouillon.Oui, le bouillon. Pas comme simple accessoire, mais comme geste. Nourrissant, mĂ©dicinal, ancestral. Les humains en prĂ©parent depuis qu’ils savent faire du feu. Et RANRA en fait une mĂ©taphore textile : on le prĂ©pare avec ce qui nous entoure : plantes, herbes, os, baies et il porte en lui l’essence d’un lieu et d’un moment.

Les invitĂ©s sont invitĂ©s Ă  s’asseoir, partager, boire. La mode devient nourriture, la mode devient rassemblement. Une collection Ă  porter, mais surtout Ă  habiter.


Impression finale

RANRA SS26 est discrÚte, mais comme la rhubarbe, elle prend de la force avec le temps. Elle ne cherche pas à capter votre attention : elle la gagne, au fil des saisons et des années, à travers les vies que vous vivez dedans.

Des vĂȘtements pour la fin de l’obscuritĂ©. Pour la premiĂšre promenade aprĂšs l’hiver. Pour ce moment oĂč l’on rĂ©alise que ce qui dure, c’est ce qui compte.


 
 
bottom of page