SKALL SS26 : « La Danse – Acte II » laisse les robes faire la chorégraphie
- Camz

- Aug 13
- 3 min read
Le jardin comme scène qui n’a pas besoin de projecteur
Par un parfait matin de fin d’été à Copenhague, le jardin du Designmuseum Danmark semblait attendre depuis toute la saison le retour de SKALL. Des chaises blanches alignées avec soin, une pelouse verte et douce, et cette atmosphère calme qui vous fait baisser la voix sans même y penser.

Pas de flashs, pas de basses puissantes, juste trois musiciens classiques accordant silencieusement leurs instruments. Le défilé a commencé sans fanfare, comme si tout cela se passait depuis toujours et que nous venions juste d’arriver. Le public se penchait en avant. Quelqu’un au fond avait déjà enlevé ses chaussures.
Une collection qui respire avant de parler
« La Danse – Acte II » est la manière de SKALL de rappeler que le mouvement compte, mais que l’on n’a pas besoin de suivre chaque compte. Alors que la Pre-Spring de la saison précédente nous plongeait dans la discipline du monde des danseurs : les matins précoces, les positions exactes, les ampoules cachées sous le satin : SS26 célèbre l’instant où l’on cesse de répéter pour commencer à ressentir. Les vêtements sont conçus pour l’instinct, pas pour la règle.
Des silhouettes qui ne cherchent pas à vous impressionner
La collection brille dans la lumière du petit matin, tant par sa palette que par son attitude. Les silhouettes coulent autour du corps au lieu de le comprimer. Les robes s’ouvrent à l’ourlet pour capter la brise, comme si elles s’étaient entraînées pour ce moment précis.
Les jupes sont assez longues pour balayer le sol mais légères au point d’oublier qu’on les porte. Les blouses tombent doucement des épaules, jamais rigides, souvent nouées de manière apparemment improvisée, à la manière des danseuses qui semblent toujours élégantes sans effort. Les tissus sont en fibres naturelles, teintés de tons lavés par le soleil, du crème chaud au rose fané et vert pâle.
Quand les imprimés Liberty décident de danser
Les petits imprimés Liberty s’invitent parmi les lignes épurées de SKALL. Ils ne crient pas vintage, ils le murmurent. Il y a ici une nostalgie délicate, mais choisie : tout le passé ne mérite pas d’être ramené. Sur les robes en coton léger et les jupes doucement structurées, les motifs se déplacent avec les mannequins comme si les fleurs elles-mêmes participaient à la chorégraphie.
Des accessoires qui ont grandi dans un jardin avant de marcher sur le podium
Pour la première fois, SKALL présente des accessoires, et fidèle à sa logique, ils ne sont pas ce que l’on attend. Pas de cuirs exotiques brillants, mais des matériaux issus d’oranges siciliennes et de cactus. Sacs, ceintures et chaussures apparaissent dans des finitions mates et douces, remettant subtilement en question l’idée que le cuir de luxe doit forcément venir d’un animal. C’est une élégance durable presque insolente qui vous fait vous demander pourquoi elle reste encore marginale.
Un stylisme qui refuse de trop en faire
Jasmine Hassett a orchestré le stylisme, gardant l’air léger de la collection. Les cheveux semblaient simplement ramassés en chemin pour le défilé. Les bijoux venaient de Le Sundial, sculpturaux mais doux, comme quelque chose qu’une danseuse enfilera après la répétition alors que la lumière de la scène est encore dans son esprit mais sans public. Rien ne semblait forcé, même les superpositions parfaites mais imparfaites qui ont sûrement pris des heures à paraître spontanées.
La musique comme tissu de l’espace
Le trio en live jouait pendant que les mannequins avançaient lentement le long des allées du jardin, la musique enveloppant le public comme une couche supplémentaire de tissu. Ce n’était pas du bruit de fond, c’était partie intégrante du design. Les silences entre les notes correspondaient aux pauses dans les pas des mannequins, créant un rythme que l’on sentait dans la poitrine plus que l’on n’entendait dans les oreilles.
Un défilé qui se termine sans vraiment finir
Quand le dernier look a défilé, il n’y a pas eu de grand final. La musique s’estompe, les conversations reprennent, et les vêtements semblaient se fondre à nouveau dans le jardin. C’est le genre de conclusion qui vous fait hésiter entre applaudir ou simplement respirer une dernière fois cette atmosphère.
Le SS26 de SKALL ne parle pas de vitesse. Il parle de l’espace entre les mouvements, de la douceur qui suit la structure, et du rythme invisible qui nous guide quand on cesse de performer.

Vidéo du défilé disponible sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=zs48jzwfDp4




























